Les Willies
Jeunes gens que le soir parfumé attire vers les lacs, surtout lorsque des échos de bal glissent sur les flots, que de jeunes voix cristallines et des rires cascadent de douces promesses, rebroussez chemin !! n'allez pas plus loin !! bouchez-vous les oreilles aux invites cajoleuses des Danseuses d'eau ! Celles-ci, dont la lune perce les longs flots de cheveux et les vaporeuses robes blanches, sont des Willies : on dit qu'elles sont des esprits des fiancées mortes avant leur mariage et que cette insatiable envie de danser provient du fait qu'elles n'ont pas eu leur comptant de bals.
Si jamais vous entrez dans leur ronde, elles vous feront danser jusqu'à vous laisser mort à l'aube. Formes vaporeuses, gracieuses et pâles, féminines, si ravissantes que ceux qui les approchent ne songent plus à repartir. Elles peuvent également prendre l'aspect d'une biche évanescente, d'un cygne ou de simples nuées sans visage dont seule la voix entraîne celui qui l'écoute vers sa perte.
Au matin, après une nuit passée à danser, on les surprend à manger du brouillard qui disparaît derrière leur passage, de moins en moins discernable à mesure que se lève le soleil.
Ces dames lacustres qui tissent la brume des étangs et des près mouillés avec des fuseaux d'osier et du fil de lune, cherchent désespérément un cavalier.
On dit que les lavandières qui souhaitaient obtenir le linge le plus blanc, le disposaient près des lieux qu'elles viennent hanter et que le lendemain elles retrouvaient leur lessive d'une blancheur immaculée mais parfois parsemée de larmes solidifiées !
En hiver, elles ne se montrent plus, mais on peut entendre un son musical et cristallin montant des flots inertes.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 14 autres membres