La Banshee
La banshee, appelée également bean-sidhe est un être fantastique irlandais et écossais. C'est une dégénérescence d'une déité de la mythologie celtique, la Bansidh. Initialement, c'est une messagère de l'Autre Monde (le Sidh), elle sert d'intermédiaire entre les dieux des Tuatha Dé Danann et les hommes. Ses hurlements (appelés Keening) annonceraient une mort prochaine, mais on peut la voir aussi lavant du linge ensanglanté au bord d'une rivière;
Le cri de la banshie est si terrifiant qu'il glace le sang dans les veines et blanchit prématurément les cheveux de celui qui l'entend. On dit qu'il rappelle tout à la fois le hurlement du loup, le cri d'une oie sauvage, les pleurs d'un enfants abandonnés et les plaintes d'une femme en train d'accoucher. De plus il est si puissant qu'il est capable de réveiller le dormeur le plus récalcitrant et de couvrir le vent le plus violent. En Irlande , la banshie apparaît souvent sous la forme d'une femme à la longue chevelure hirsute, vêtue d'une robe verte et d'un manteau gris . A force de pleurer, ses yeux sont rouges sang. Walter Scott explique qu'en Irlande on assigne à certaines familles d'une origine très ancienne et d'un rang distingué le privilège d'avoir une banshie, comme on l'appelle, ou fée domestique, dont les fonctions sont de se montrer en versant des larmes, pour annoncer la mort prochaine d'un seigneur ou membre d'un clan.
Parfois, la banshie prend la forme d'une douce vierge chantante, morte jeune, et à qui les pouvoirs invisibles ont donné la mission de devenir l'annonciatrice des deuils qui vont frapper ses descendants. Ou bien on peut la voir sous la forme d'une femme enveloppée d'un suaire et tapie sous les arbres, en train de se lamenter derrière sa face voilée. On peut aussi l'apercevoir en train de voler au clair de lune, pleurant amèrement. Les pleurs de cet esprit sont les sons les plus lugubres que l'on peut entendre sur cette terre. Ils présagent à coup sur la mort de l'un des membres de la famille lorsqu'on les a écoutés.
La banshie est si attachée à la famille dont elle est la protectrice qu'elle l'accompagne dans tous ses déménagements, même à l'étranger. Ainsi, la banshie de la famille d'O'Grandys, qui émigra au Canada, poussa de longs gémissements lorsque deux membres de ce clan trépassèrent en cette terre lointaine. Selon Walter Scott, les clans d'Ecosse étaient également placés sous la protection d'une banshie, dont le rôle allait plus loin encore que celle d'Irlande :Les montagnards savaient en exiger d'autres services ; tantôt d'écarter d'eux les périls d'une bataille ; tantôt de veiller sur l'enfant qui devait être leur héritier, et de le garantir de tous les dangers particuliers à son âge ; quelquefois, de daigner intervenir jusque dans les jeux du chef, et de l'avertir de la carte qu'il devait jouer, ou de la pièce qu'il devait avancer aux échecs.
Dans les highlands d'Ecosse, une banshie surnommée la laveuse de gué, lavait les vêtements de ceux qui allaient périr au cours d'une bataille. La banshie des Mac Leod hissait chaque matin le drapeau aux armes de la famille et berçait l'enfant héritier dans son lit.
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