Plante des femmes : la rue
Ruta graveolens
"ruta" provient du grec qui signifie "je conserve" car cette plante était utilisée pour conserver la santé.
Le Moyen-âge voit en effet en elle un remède universel. C'est une véritable panacée et la culture de la rue est recommandée dans le capitulaire De Villis.
On peut relire Lémery pour percevoir toutes ses possibilités : "les rues sont incisives*, atténuantes, discussives**, propres pour résister au venin, pour fortifier le cerveau, pour exciter les mois des femmes, pour abattre les vapeurs,pour les coliques venteuses, pour les morsures de chien enragés et les serpents"
*incisives : propres à atténuer
**discussives : qui dissipe les humeurs
Néanmoins, c'est en tant que plante des femmes , en raison de ses propriétés emmenagogues, que la plante est souvent cultivée à cette époque dans les jardins. Mais son usage réclame de grandes précautions car la rue devient rapidement toxique si certaines doses sont dépassées. Ce caractère "magique" de la plante s'accompagne naturellement de tout un rituel de récolte : ainsi, selon que la rue est destinée à la guérison de l'esquinancie ou à des pratiques abortives, on doit la cueillir pendant la croissance ou la décroissance de la lune.
Dans une recette citée par Delatte, la prise de possession et l'extirpation de la rue sont séparés par un jour solaire, la première ayant lieu avant le lever du soleil la seconde après son coucher. Cette prise de possession se réalise en traçant un grand cercle avec un instrument en or, en argent ou en ivoire. Et les jeunes pousses de rue doivent être cueillies avec le pouce et le petit doigt de la main droite !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 14 autres membres