Babouchka
Dans les fées de l'hiver, on va aussi ajouter la petite mère Babouchka !!
Une fois, il y a bien longtemps, la fée Babouchka était en train de filer au chaud dans son isba - la neige brassée par le vent blanchissait les montagnes et les campagnes de Russie. C'était un temps à ne pas mettre un Domovoï dehors, et pourtant quelqu'un frappa au carreau où les fleurs de givre faisaient pendant à la dentelle des rideaux...
C'étaient des étrangers qui venaient là : chamarrés d'or et bleus de froid - "on voudrait porter des cadeaux à l'enfant nouveau né" dirent-ils, nous suivions l'étoile mais la bise l'a soufflée et nous nous sommes perdus. Auriez-vous l'obligeance, petite mère, de nous guider à travers ces forêts sans chemins car sinon, nous seront en retard pour lui offrir nos cadeaux".
Sur le seuil de sa porte, Babouchka leur montra la direction du sud - toujours tout droit ! - il faisait si froid dehors qu'elle refusa de faire un pas de plus dans cette neige qui lui glaçait les os. Donc, elle retourna auprès du poêle se réchauffer, mais peu à peu, les remords furent comme un morceau de glace qui gagnait tout son corps.
Certes, elle était vielle et cassée, mais une bonne fée se doit d'être serviable.. son rôle depuis la nuit des temps n'avait-il pas toujours été de porter un peu de lumière féérique au berceau de chaque nouveau né ? A la hâte, elle enfila bottes et capuchon, prit sa hotte pleine de jouets et cahin-caha prit la direction du sud. Hélas, la neige avait effacé les traces des 3 hommes et la piste était recouverte d'une carapace gelée : plus de traces de la caravane... Pauvre Babouchka, elle ne parviendrait jamais à les rattraper. C'est pour cette raison que depuis son refus de mener les Rois Mages jusqu'à l'enfant élu, la fée Babouchka, à chaque Noël, malgré le froid, le vent, la neige, se rend de maisons en maisons distribuer des cadeaux pour se faire pardonner...
Comment la reconnait-on ? elle ressemble à une poupée russe, et d'ailleurs c'est elle qui a inspiré ces poupées gigognes qui s'emboîtent les unes dans les autres. Les enfant aiment son giron rond, son visage lunaire éclairé d'un bon sourire ; elle est potelée de partout et ses doigts boudinés sont aussi doux que des sucres d'orge. Quelquefois un ourson l'accompagne dans ses déplacements.
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