Sortilèges et enchantement

Sortilèges et enchantement

Potions et féerie : chapitre 2 :conversation privée

Chapitre deux :

Le  Bal,  la surprise 

 

 

Conversation privée

 

 

 

 

 

 

 

Après la prestation de danses, un bal avait été prévu pour tous les élèves et éventuellement les professeurs.

 

Des petites tables entourées de chaises étaient apparues autour de la salle, alors que le centre était destiné aux danseurs.

 

Le professeur Dumbledore avait ouvert le bal en invitant la directrice de Beauxbâtons, Madame Maxime.

 

 

 

Le bal se poursuivait, les danses se succédant les unes après les autres : valses, polkas, quadrilles mais aussi des danses beaucoup plus modernes.

 

Lena était réapparue ; elle  avait troqué sa tenue de danse pour une robe longue en velours ambré rebrodée à l’encolure de motifs celtiques.

 

Le professeur Dumblemore la félicita de nouveau, se disant enchanté de la prestation et du travail accompli.

 

-                     Jamais je n’aurais pu imaginer que vous arriveriez à faire travailler les élèves de cette manière en un temps si court.

 

-                     Je crois qu’ils y ont pris beaucoup de plaisir, répondit la jeune fille. Vous savez, je n’ai jamais cherché à forcer ceux qui étaient réticents à venir participer. Chacun a fait son choix.

 

-                     Vous avez l’art de vous faire obéir en douceur, dit-il en souriant dans sa barbe.

 

-                     Professeur, j’aurais une requête à vous proposer…

 

-                     Dîtes-la moi.

 

-                     Accepteriez-vous une valse avec moi ?

 

-                     Oh, répondit le vieux directeur de Poudlard, mais un vieux monsieur comme moi ne doit pas être un bon cavalier.

 

-                     Détrompez-vous, professeur, je vous ai vu évoluer avec Madame Maxime, je trouve que vous êtes un excellent danseur.

 

-                     Je l’ai peut-être été, autrefois, hum, hum.. dit-il en caressant sa longue barbe.

 

Il accepta la proposition de la jeune danseuse.  Le couple formé par le vieux professeur et la jeune fille avait quelque chose d’émouvant et, chose surprenante, ils étaient parfaitement synchronisés, on ne savait pas si c’était dû à la magie du directeur ou au talent de danseuse de Lena.

 

 

 

Elle fut ensuite, constamment sollicitée pour danser, chacun tenant à bénéficier de la meilleure danseuse de la soirée.

 

Le professeur Snape qui avait toujours affirmé haut et fort qu’il n’appréciait pas ce genre de divertissements avait été chargé de surveiller la tenue des élèves, rôle qui lui convenait parfaitement !

 

Il arpentait souvent, lors de ces soirées, les immenses couloirs avoisinant la grande salle pour déloger les amoureux qui s’embrassaient à l’écart.

 

Cette fois il semblait que tout le monde n’avait qu’une idée, danser, car aucun élève n’était visible. Pourtant, il trouva soudain au détour d’un couloir, Lena assise, penchée en avant, une chaussure défaite. Il s’approcha doucement et elle sursauta quand il l’apostropha :

 

-                     Et bien, que faites-vous là ? Le professeur McGonagall vous cherche partout.

 

Mais en baissant les yeux il se rendit compte que le pied déchaussé de Lena saignait et qu’elle avait l’air de souffrir.

 

-      Que vous arrive-t-il ?

 

-      Des chaussures neuves et voilà le résultat, dit-elle piteusement.

 

-      Ah ces filles et leur éternelle coquetterie. Vous ne pouviez pas choisir des chaussures plus confortables, non ?

 

Lena à cette remarque injuste, car il oubliait qu’elle avait dû assurer sa prestation et ensuite danser avec des tas d’élèves, répondit sèchement

 

-        Ce ne sont pas vos remontrances qui vont m’aider, vous n’auriez pas plutôt un couteau ?

 

-        Un couteau ? Par Merlin que voulez-vous donc faire ?

 

-        Pas me couper le pied, seulement couper un bout de mon jupon pour bander cette plaie, je voudrais arrêter ce saignement ça va tacher toute ma chaussure.

 

Elle avait en effet un bout de sa robe relevé et tenait le volant de son jupon blanc.

 

-        Laissez donc ce bout de tissu ! Il mit la main dans la large poche de sa robe de sorcier et en retira sa baguette magique. Il la pointa vers le pied de Lena, un peu inquiète et prononça :

 

      Episkey !

 

Miraculeusement le sang cessa de couler.

 

-         Oh génial ! … Vous n’auriez pas aussi un sortilège contre la douleur par hasard ?

 

Il est vrai que le pied de Lena était toujours très rouge et gonflé, la peau arrachée sur le côté.

 

-         Non, je n’ai rien pour ça, répondit-il d’une voix sèche.

 

-         Tant pis.

 

Lena renfila son escarpin en grimaçant et se leva. Elle fit quelques pas en boitillant.

 

-         Vous avez l’intention de danser dans cet état ? dit Snape ironiquement

 

-         Je ne crois pas que j’ai le choix ; on ne me laissera jamais me reposer, ils s’en fichent si j’ai mal au pied et après tout je suis payée pour ça, non ? dit Lena d’un ton un peu amer.

 

-          On vous laissera peut-être tranquille.

 

Lena ouvrit tout grand ses yeux

 

-          Ce qui veut dire ?

 

-                     Venez-vous asseoir à une table avec moi et vous verrez que plus aucun élève ne viendra vous déranger …. Dit-il avec un sourire sardonique.

 

Lena fit une grimace ; à l’idée de passer du temps en tête à tête avec le maître des potions, qui ne semblait pas dans un de ses bons jours (mais y en avaient-ils d’ailleurs ?) elle ne semblait pas enchantée.

 

-                      Bien sûr, si vous préférez souffrir, c’est votre choix, je vous vois d’ici boitiller toute la soirée !

 

Son ton narquois déplut fort à Lena. Mais il est vrai qu’elle n’avait pas vraiment d’autre choix.

 

-                      Entre deux maux autant choisir le moindre, dit-elle ironique à son tour.

 

Snape haussa un sourcil et le coin de sa lèvre se retroussa sur ce qu’on aurait pu prendre pour un demi-sourire.

 

-                      Bien, alors allons-y.

 

Lena lui emboîta le pas, essayant de ne pas trop clopiner et Snape, en lui jetant un coup d’œil,  nota qu’elle serrait les dents pour masquer une grimace de douleur.

 

Comme l’avait promis le professeur, ils s’assirent à une de ces petites tables qui étaient apparues au début du bal sur le pourtour de la salle.

 

Lena ne se sentait pas très à l’aise car le maître des potions était quand même très intimidant et elle venait d’avoir un aperçu de son caractère difficile.

 

Elle pensa qu’il était de son devoir de le remercier pour son aide.

 

-                     Je vous remercie Monsieur, je ne pensais pas que vous apporteriez votre aide à une ... Moldue.

 

-                     Malgré tous mes défauts, je n’ai pas ce genre de préjugés…. Au fait, voulez-vous boire quelque chose ?

 

-                     Euh, oui, volontiers

 

-                     Que désirez-vous ? Du jus de citrouille ? Mais devant l’air horrifié de Lena, ah oui, c’est vrai on ne boit pas ce genre de chose chez vous j’imagine. Au fait que buvez-vous ?

 

-                     Du thé ! Le plus souvent.

 

-                     Ah oui… il fit un geste de sa baguette et un plateau chargé d’une théière fumante, de tasses et d’une assiette de petits gâteaux se posa sur la table.

 

-                     J’aimerais bien être aussi douée, dit rêveusement Lena

 

 

 

En sirotant leur thé, Lena essaya d’entamer la conversation avec son interlocuteur, ne sachant pas trop quoi dire.

 

-                     Je vais bientôt quitter cet endroit magique, avança-t-elle, sachant pertinemment que c’était une platitude désespérante.

 

-                     Je suppose que vous êtes très contente de revenir dans votre « vraie » vie, répondit-il en la scrutant de son regard perçant.

 

-                     Pas spécialement, Monsieur, j’ai passé un moment très enrichissant dans ce lieu.

 

-                     Vraiment ? Je suis plutôt surpris ; ces jeunes élèves devaient vous paraître bien stupides et ignares !

 

-                     Non pas du tout ! s’insurgea Lena – Ils étaient très gentils et avides d’apprendre ce que je leur ai fait découvrir.

 

Le professeur Snape ouvrit des yeux grands comme des tasses à thé, tellement il était surpris d’entendre ces paroles. Pour lui, les étudiants de Poudlard étaient tous uniquement concernés par l’apprentissage d’un bagage nécessaire à passer leurs examens, aucun ne montrait un zèle quelconque pour apprendre, sauf peut-être l’agaçante Mademoiselle Hermione qui adorait étaler son savoir. Que pouvait bien leur trouver cette Moldue ? Il est vrai qu’enseigner une matière comme la danse ne devait pas demander de grandes connaissances intellectuelles (il ricana tout bas). Encore qu’il devait avouer avoir été très surpris de la qualité de la prestation offerte et de la technique parfaite de la jeune danseuse. Il reconnaissait, en son for intérieur, que tout cela devait demander des heures de travail intense.

 

Pour changer de sujet, il interrogea Lena :

 

-                      Comment repartez-vous à … Londres ? C’est là je crois où vous demeurez ?

 

-                      Oui, je réside à Londres et c’est Zacharias qui viendra me chercher.

 

-                      Qui est ce Zacharias ? Il me semble que ce nom n’est pas commun chez les Moldus !

 

-                     Zacharias et Malvina    sont les personnes chez qui j’habite … depuis le décès de mes parents. Ce ne sont pas des Moldus, mais des personnes, comme vous.

 

-                     Vraiment ! Des sorciers, vous voulez dire ?

 

-                     Oui, c’est cela.

 

-                     Mais comment êtes-vous entrée en contact avec eux ? Ça me semble très étonnant que vous résidiez chez eux.

 

-                     Oh c’est une bien longue histoire… soupira Lena.

 

Severus Snape ne pouvait pas la forcer à raconter sa vie. Il tenta une autre question.

 

-           Le professeur Dumbledore, comment avez-vous fait sa connaissance… ou bien ajouta-t-il en se penchant vers elle, est-ce un secret ?

 

-          Non, répondit Lena, ce n’est pas à proprement parler un secret, c’est juste que c’est un peu … étrange.

 

-          Etrange, comment ?

 

-          Tout d’abord vous devez savoir que je dois la vie au professeur Dumbledore

 

-          Rien que ça ! dit Snape en haussant les sourcils

 

-          Oui, tout à fait et c’est le début de cette incroyable histoire. Lena soupira.

 

-   

 

Un élève de cinquième année sans doute, un plus hardi que les autres s’approchait de leur table, le professeur Snape l’interpella :

 

-                      Que voulez-vous ?

 

-                      Euh… j’aurais aimé inviter Miss Lena à danser

 

-                      Et alors, vous ne voyez pas qu’elle est occupée ou dois-je afficher un immense écriteau pour ne pas être dérangé ? Filez d’ici, dit-il de son ton le plus mordant.

 

L’élève  bredouilla une excuse et se retira rapidement.

 

-                      Manque pas de culot celui-là ! Venir vous chercher jusqu’à ma table… Oh mais je me souviendrais de lui, on verra ça au prochain cours !

 

Lena avait une furieuse envie de rire…

 

-                      Une petite retenue peut-être ? hasarda-t-elle

 

-                     Severus la regarda d’un air furibond, mais le regard de la jeune fille pétillait de malice et sa fureur retomba.

 

-                      C’est ça, moquez-vous de moi ! Et comment faites-vous respecter la discipline pendant vos cours dites-moi ? J’imagine que vous avez dû avoir affaire à des chenapans qui refusaient catégoriquement d’apprendre le moindre pas de danse, non ?

 

-                      Ah oui, bien sûr ! Et bien ceux-là sont restés à regarder les autres et soit ils se sont entêtés jusqu’à au bout, mais je respecte leur choix, soit ils ont changé d’avis. J’aime mieux convaincre que forcer les gens à faire quelque chose, c’est ma nature.

 

Elle levait vers lui ses yeux mordorés dans lesquels les lumières des bougies faisaient scintiller des paillettes d’or. Severus soutint son regard de ses prunelles très sombres.

 

-         Convaincre, dit-il tout bas, vous savez vous montrer très persuasive…

 

Lena baissa la tête et rosit.

 

Ils restèrent sans parler pendant un petit moment. Lena repris la parole :

 

-           Enfin ma tâche est terminée maintenant.

 

-           Vous avez affirmé, tout à l’heure, avoir passé des moments passionnants.

 

-           Certainement ! Les élèves me parlaient  très souvent de leurs cours.

 

-            En maudissant leur professeur de potions, j’imagine, ajouta-t-il avec un petit ricanement ironique.

 

-            Oui, quelquefois, dit-elle en souriant. Pourtant ce doit être captivant d’apprendre à préparer des potions !!

 

Severus la scruta du regard, très étonné :

 

-          Ne me dîtes pas que ça vous intéresse ?

 

-          Oh si ! Voyez-vous mon père était herboriste, il préparait des remèdes à base de simples, d’herbes diverses.

 

-          Comment cela ? Votre père soignait avec des plantes ?

 

-          Oui. Il connaissait les vertus des simples. Il savait leurs dangers mais aussi leurs pouvoirs de guérison. Les tiroirs de sa boutique étaient pleins de ces plantes séchées. J’aimais, toute petite, les ouvrir et respirer les odeurs ; certaines agréables ou au contraire franchement répugnantes. Mon père me grondait « Lena laisse ces tiroirs fermés et ne respire pas toutes ces plantes, certaines peuvent te faire du mal ».

 

-          Votre père en faisait aussi des potions ?

 

-          Non. Il vendait des sachets de plantes pour chaque personne qui se plaignait de tel ou tel problème. Il choisissait les remèdes adéquats, pesait minutieusement les plantes pour en faire un savant mélange et recommandait à la personne la manière de les utiliser, soit en tisane, soit en décoction, soit en fumigation ou en cataplasme.

 

-          Et il guérissait les gens ? s’informa Snape

 

-          Ma foi, ils n’étaient sûrement pas mécontents, car ils revenaient souvent en acheter.

 

-          Et votre mère, que faisait-elle ?

 

-          Ma mère tenait la maison et s’occupait des comptes de la boutique car mon père était un peu rêveur et n’aimait pas beaucoup s’occuper de ces choses-là.

 

Severus aurait bien aimé interroger plus longuement Lena sur l’activité de son père mais minuit était déjà passé depuis longtemps et le directeur de Poudlard décréta qu’il était temps que les élèves aillent prendre du repos.

 

 

 

Lena se leva et récupéra sous la table sa chaussure qu’elle avait enlevée pour moins souffrir. Ceci n’échappa pas au regard perspicace du professeur Snape qui avec un petit ricanement ironique dit « ah les fameuses chaussures neuves ! »

 

Lena le regarda et pensa qu’il était franchement déconcertant : tantôt il pouvait se montrer attentif, tantôt franchement désagréable. Elle se demandait si elle avait bien fait finalement de dévoiler autant de sa vie privée.

 

Mais bon, après tout elle allait quitter Poudlard pour … pour faire quoi d’ailleurs ? Elle se le demandait.

 

D’autres professeurs arrivèrent et les rejoignirent. Ils lui posèrent de nombreuses questions sur l’organisation du spectacle et la félicitèrent. Lorsqu’elle se retourna pour prendre congé du professeur Snape et le remercier, il n’était plus là, il avait disparu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 



03/01/2016
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