Le barde Hyvarnion et la belle Rivanone
C'est à la fontaine de Landouzan qu'eut lieu la rencontre, annoncée par ses rêves, entre la barde Hyvarnion et la belle Rivanone.
Une nuit, au château du Jugduval, l'excellent musicien eut la vision d'une juvénile et charmante orpheline qui chantait au bord d'une source.
Le lendemain, un jeune homme de lumière entrait dans la chambre du barde et lui affirmait qu'il allait épouser cette jouvencelle de son rêve.
Deux jours plus tard, Hyvarnion apercevait sa promise qui se languissait sur la margelle de la fontaine. Sa robe était blanche et rose était son visage, et elle chantait "quoique je ne sois, hélas, qu'un pauvre iris du bord de l'eau, c'est moi qu'on nomme la petite reine". Elle aussi avait eu un songe où elle voyait le conjoint prédestiné.
Le mariage fut célébré - chacun des époux fit un voeu - La bienheureuse épouse souhaita que son enfant ne connut rien des fallacieuses jouissances du monde.
9 mois plus tard, lui naissait un beau bébé - aveugle ! on le prénomma Hervé ce qui veut dire "amèreté" -
Dès que le petit Hervé eut atteint l'âge de 5 ans, il perdit son père. Sa mère, Rivanone, et lui se retrouvèrent dans la pauvreté et sans amis. Dans sa tristesse, elle lui chantait et il grandit en aimant sa poésie et sa musique. Quand il eut atteint l'âge de 7 ans, elle le confia aux soins d'un saint homme appelé Athian et elle voulut finir ses jours près de la fontaine où elle avait rencontré son époux.
L'enfant voyagea à travers le pays, chantant et mendiant, guidé par un chien blanc qu'il tenait par une corde.
Lorsqu'il eut 14 ans, avec l'accord de sa mère, il chercha refuge auprès de son oncle, ermite qui tenait en forêt une école monastique. Son oncle lui transmit tout son savoir et bien vite l'enfant fit preuve de pouvoirs surprenants et excella dans la connaissance au-delà des autres élèves. Il fit jaillir une source en tapant le sol de son baton.
Il avait 15 ans, lorsqu'un loup dévora l'âne de son guide, le nommé Guiharan. Il se mit en prière et le loup s'attela lui-même à la carriole.
Depuis lors, St Hervé est invoqué contre les loups "Vat-t'en par St Hervé, si tu es loup des champs"
Après la mort de sa mère, Hervé sillonna la région en compagnie de son fidèle Guiharan et se retira à Lanrivaoré.A la mort de son oncle, il devint abbé.
Lorsque vint le temps de sa mort, il demanda à sa nièce Kristine :"Tina, prépare mon lit,mais pas comme d'habitude. Prépare-le sur la terre ferme devant l'autel - place une pierre comme oreiller et couvre mon lit de cendres". En pleurant, elle accomplit son voeu et pendant que les moines regardaient vers le lit de mort ils entendirent une musique des choeurs célestes qui l'accueillaient et ainsi mourut le saint aveugle breton.
Jusqu'à la révolution française, une chapelle (maintenant détruite) possédait la plus inhabituelles des reliques : le berceau dans lequel Hervé avait été bercé.
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